Réponse à la ministre Isabelle Charest

Vous pouvez lire notre lettre ouverte publiée par le journal Le Soleil Le sport électronique, une réalité que nous ne pouvons plus ignorer

Nous, la Fédération québécoise de sports électroniques (FQSE), affirmons que le sport électronique est un véritable sport. Il exige des compétences comparables à celles des sports traditionnels : concentration, gestion du stress, coordination, stratégie, et un entraînement rigoureux.

La ministre Charest, quant à elle, ne reconnaît pas officiellement les sports électroniques comme un sport. C’est son opinion et elle a le droit de la défendre. Toutefois, pour nous, l’enjeu principal n’est pas de débattre sur la définition du mot « sport ». Ce qui compte vraiment, c’est d’encadrer cette pratique, car elle n’est pas un phénomène marginal.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le sport électronique rassemble déjà entre 5 % et 10 % de la population québécoise, soit jusqu’à 800 000 personnes. Depuis 2018, notre nombre de membres a grimpé de 150 à plus de 1000, ce qui ferait de la FQSE l’une des plus grandes fédérations sportives du Québec. Selon une étude de Sports Québec (2020), 88 % des organismes sportifs comptent moins de 1000 membres. Des milliers de jeunes participent activement à des activités de sport électronique dans nos écoles secondaires, nos cégeps et nos universités.

 

Malgré cette croissance, nous n’avons reçu aucun soutien financier du gouvernement. Et pourtant, avec nos ressources limitées, nous avons déjà mis en place des collaborations avec 70 écoles secondaires et cégeps, co-dirigeant les ligues LCSE et LSSE avec le milieu scolaire et la Fédération des cégeps. Nous offrons des formations pour les entraineurs et sur la prévention de la cyberintimidation. Des fédérations sportives comptant environ 200 membres reçoivent des subventions de près de 250 000 $. Imaginez comment, avec un soutien similaire, nous pourrions offrir un meilleur encadrement aux jeunes, outiller leurs parents et ainsi rendre la pratique plus saine. Une fraction de cette somme permettrait d'encadrer encore mieux des milliers de jeunes qui s’investissent dans cette discipline moderne.

 

Madame la ministre, qu’importe que le terme « sport électronique » vous déplaise et que vous ne considérez pas la pratique comme un sport, ce qui compte réellement, c’est de reconnaître que cette pratique est loin d’être marginale et qu’elle a besoin d’être encadrée. Il est donc impératif d’adopter une approche pragmatique. Encadrer cette pratique est essentiel pour maximiser ses bénéfices et minimiser les risques. Nous vous invitons à joindre cette mission collective. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir sain et sécuritaire pour la jeunesse québécoise.

 

En espérant voir une délégation canadienne et québécoise aux premiers Jeux olympiques de sport électronique, sanctionnés par le CIO en 2025.

Précédent
Précédent

Entrevue: Dans quelle catégorie placer le sport électronique ?

Suivant
Suivant

Entrevue avec Richard Martineau sur le sport électroniqe